Souvenir de novembre 2008
« Le bruiteur se doit d’être à l’écoute, créatif, attentif, vif, … sur la balle quoi. »
Je connais les ImprObables depuis leurs tout débuts, il y a une vingtaine d’années je pense. Dès cette époque, j’ai assuré un peu tous les rôles : bar, vestiaire, parking, camionnettiste… et principalement sonoriste.
Depuis 15 ans, je suis également bruiteur des Improbables. Bruiteur moderne, avec un ordinateur et des tas de petits fichiers. Jusque-là rien de drôle. En spectacle, tout comme l’éclairagiste ou le claviériste, le bruiteur est un personnage à part assez entière. Il se doit d’être à l’écoute, créatif, attentif, vif, … sur la balle quoi.
Une anecdote ? Volontiers !
Nous sommes un soir de novembre 2008, au Théâtre le Moderne à Liège, lors d’une représentation de « Mais qui tire les ficelles », spectacle des ImprObables.
Le thème est choisi (je ne l’ai pas retenu), la catégorie imposée est « En rimes ». J’envoie le jingle annonçant le début de l’improvisation. Pendant ce jingle, j’ai toutes les quelques secondes nécessaires pour trouver une ambiance sonore adéquate, et la catégorie rimée me pousse, comme souvent, vers un bon vieux morceau classique, style vie de château. Le jingle se termine. A ce moment précis, un spectateur distrait du milieu du premier rang se rend compte à ses dépens qu’il n’a pas réglé son téléphone portable « sur silencieux ».
En effet, sans que je ne clique du moindre doigt sur quoi que ce soit, retentit dans la salle, la «Marche Turque » du regretté W-A. Mozart. C’est la sonnerie du téléphone du spectateur du milieu du premier rang qui retentit bien à propos, mais au grand désarroi de ce monsieur.
Le temps pour lui de trouver son téléphone et de le faire taire, la première phrase musicale est terminée, et j’ai eu le temps de trouver cette même marche turque parmi tous mes fichiers. Je peux ainsi enchaîner, au moment où lui pensait être quitte de Mozart.
De gêné, il devient très gêné, le public rit, et le spectacle peut continuer.
Nous ne nous sommes plus vus depuis.